Généralités sur le loup

Indices de présence en France

Méthode de suivi du loup

L’Office français de la biodiversité (OFB) est en charge du suivi du loup en France. À l’aide de ses agents et d’un réseau d’environ 4500 correspondants formés, l’OFB réunit des indices de présence (empreintes/pistes, observations visuelles, carcasses de proies, matériel génétique : crottes/urine/sang/poils) puis les expertise pour définir s’ils proviennent ou non d’un loup. Une estimation du nombre de loups en France est ensuite établie par modèle mathématique. En effet, comme pour toute espèce sauvage, un comptage exhaustif des individus est impossible.
L’OFB structure son suivi sur la mise en place de 3 protocoles :
• Le suivi hivernal (déc-mars) : il consiste à profiter des périodes de neige, propices à la découverte d’empreintes et, en suivant celles-ci, d’indices biologiques ;
• Le suivi estival (août-sept) : il s’agit de simuler des hurlements de loup pour provoquer chez les éventuelles meutes présentes une réponse de défense du territoire. Grâce à celle-ci, on peut localiser les meutes et identifier s’il y a eu reproduction ou non (jappements des louveteaux reconnaissables) ;
• Le suivi opportuniste : tout au long de l’année, il permet la récolte d’indices au gré des déplacements et activités des correspondants.

Evaluation de la population

L’ensemble des données récoltées par le réseau permettent d’évaluer la population de loups après un réajustement pour intégrer les individus qui n’auraient pas été détectés. Ainsi, plus on relève d’indices sur des nombreux territoires, mieux la population pourra être évaluée.
Les indices servent également à qualifier la dynamique de colonisation et de reproduction de l’espèce : lorsqu’une présence lupine est détectée pendant 2 hivers consécutifs sur un même territoire, on peut classer celui-ci comme « zone de présence permanente » (ZPP). Le suivi est intensifié sur ces zones, de manière à identifier le nombre d’individus (en particulier l’arrivée d’un loup de sexe opposé à l’animal installé en premier lieu) ainsi qu’une éventuelle reproduction. Les ZPP sont ainsi qualifiées de « meutes » ou « non meutes » en fonction de leur statut reproducteur. Les résultats des hurlements provoqués et des analyses génétiques permettent de définir le taux de croissance de la population.
La seule ZPP en Nouvelle-Aquitaine se trouve dans les Pyrénées-Atlantiques, en Béarn. Si la présence d’au moins un loup est à nouveau détectée l’hiver prochain en Limousin, une ZPP y sera établie.

Bilan national de la population de loup

En 2022, l’Office estime la population de loups ainsi :
921 individus (contre 783 en 2021 et 577 en 2020), avec un intervalle de confiance de 826 à 1016 loups,
• La population est essentiellement présente sur le grand quart sud-est (Alpes),
145 zones de présence permanente en 2021 contre 81 en 2020,
128 de ces zones sont constituées en meutes en 2021 (65 en 2020), toutes sur l’arc alpin hormis deux, à la frontière entre le Jura et la Suisse (Risoux et Marchairuz).

Les résultats du suivi estival 2022 sont actuellement en cours de traitement.

Installation ou pas ?

2017 2018 2019 2020 2021 2022 (07/10)
Corrèze 1 T*, 1 V 0 0 0 3 Cd, (2 P), 1 T, (2 U), 5 V 29 (2) Cd, (15 F, 18 P), 2 T, 21 (4) V
Creuse 1 V 0 1 V 1 T 3 Cd, (1 F), 2 V 10 (18) Cd, 1 Cs, (1F), (3 P), 5 (1) V
Haute-Vienne 0 0 0 0 5 Cd, 2V 2 Cd
Total 1 T, 2 V 0 1 V 1 T 11 Cd, (1 F, 2 P), 1 T, (2 U), 9 V 41 (20) Cd, 1 (1) Cs, (16 F, 21 P), 2 T, 26 (8) V

*Cd : proie(s) domestique(s) ; Cs : proie sauvage ; F : fèces ; P : poils ; T : trace/piste ; U : urine ; V : observation visuelle ; () : en cours d’analyse

C’est la récurrence d’indices d’une année sur l’autre qui permet d’avérer l’installation d’un individu sur un secteur : un territoire est considéré comme une zone d’installation (une ZPP) si des indices de présence y sont trouvés pendant au moins 2 hivers successifs.
En revanche, il est évident que le Limousin est fréquenté par l’espèce : depuis décembre 2021, les indices de présence s’y sont multipliés et les 1ers constats de dommages attribuables au loup sont survenus. Ces données coïncident avec la phase de dispersion de loups solitaires à la recherche d’un territoire (à l’automne et en hiver). D’abord éparpillés sur un vaste secteur, les indices semblent se resserrer au cœur du plateau de Millevaches depuis mars 2022, avec une récurrence de présence et de prédations sur un élevage de Chavanac et un autre à Tarnac.

2021 2022 (07/10)
Indices retenus 21 70
Indices en expertise 6 66
Indices non retenus ou invérifiables 60 81
Total 87 217
Indices retenus Indices en cours Indices non retenus Total
Constats 41 20 41 102
Proies sauvages 1 1 1 3
Crottes 0 16 5 21
Poils 0 21 7 28
Pistes 2 0 5 7
Urines 0 0 0 0
Observations 26 8 21 55

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription est confirmée.

S'inscrire à notre newsletter