Historique

Le loup est officiellement de retour en Limousin depuis la fin d’année 2021 et sur le territoire du Parc depuis le 9 décembre 2021 (observation à Meyrignac-l’Eglise).
Les indices, au départ dispersés sur le territoire, se recentrent autour du Plateau de Millevaches depuis le printemps 2022 : de Gentioux-Pigerolles au nord de Meymac et Pérols-sur-Vézère, en passant par Tarnac et Chavanac. Par la suite, la présence n’est plus retenue que sur quelques communes, dont 4 sont particulièrement concernées, constituant le cœur du territoire de l’animal.
Exerçant une pression de prédation sur ce secteur, les éleveurs se sont équipés de mesures de protection des troupeaux, et certains d’entre eux ont obtenu des autorisations de tir de défense simple. Cette procédure est une dérogation au statut de protection du loup, et permettant d’effectuer un tir létal sur un loup en situation d’attaque sur un troupeau protégé et exposé à la prédation.
C’est dans ce cadre qu’un loup a été abattu le 11 mai 2023.

Les observations exploitables (vidéos, photos ou témoignages suffisamment documentés) parlaient toutes d’un seul individu, mâle, et aucun signalement simultané en des endroits éloignés n’avait été reporté. Ceci permet de définir qu’au moins un loup étaitprésent mais n’excluait pas la présence d’autres individus qui n’auraient pas été détectés. Le nombre de brebis consommées lors des dommages correspondait à ce qu’un individu seul peut faire, avec des niveaux de consommation similaires à ceux observés dans le Béarn, où 1 individu est identifié depuis 2018. En revanche aucun échantillon génétique n’ayant été récolté sur l terrain, aucune comparaison ne pourra être faite avec les données issues du cadavre. Toutefois, depuis le prélèvement de ce loup, aucun nouvel indice de présence (dont dommage aux troupeaux) n’a été relevé sur le Plateau de Millevaches, ce qui tend à confirmer les estimations de l’Office français de la biodiversité et du PNR de Millevaches en Limousin, d’un seul individu.

Le loup étant un animal discret, il est important de remonter et d’expertiser le plus d’indices possibles, afin de mieux évaluer la population, le territoire, le comportement. Le Parc naturel régional de Millevaches en Limousin se positionne aujourd’hui comme relais entre les habitants de son territoire et l’État dans la remontée de ces informations, et vise l’amélioration et l’adaptation des mesures de protection des troupeaux au contexte lupin.
L’expérience d’autres territoires montre qu’un nouveau loup arrive assez rapidement (6 mois à 2 ans) après la disparition d’un congénère installé. Il est donc important aujourd’hui de signaler tout indice éventuel, pour permettre de détecter le plus vite possible la présence d’un nouvel individu, et ainsi permettre aux éleveurs de se protéger. Ainsi, ce loup pourrait ne pas prendre l’habitude d’attaquer les troupeaux et ne le faire qu’occasionnellement.

Indices en Limousin (hors constats) entre le 30 novembre 2021 et le 11 mai 2023

Répartis ainsi :

Constats en Limousin entre le 30 novembre 2021 et le 11 mai 2023

*à la connaissance du PNR

Ainsi, 162 constats ont été réalisés en Limousin (365 animaux impactés), dont 75 ont été retenus (248 ovins tués ou blessés), 10 sont en cours d’analyse (au moins 10 animaux) et 77 ont été exclus (au moins 107 animaux morts ou blessés).
Le loup qui s’est installé sur le Plateau de Millevaches est à l’origine de 70 des constats retenus, qui ont touchés 236 ovins. Les 5 autres dommages sont probablement dus à des loup de passage en Creuse et en Haute-Vienne au mois de mars. Ces deux secteurs n’ont plus recensé d’indices ensuite.

Ce loup a fréquenté 37 communes limousines et 38 élevages, la plupart par un seul passage pendant la phase de recherche de territoire. L’animal s’est finalement fixé au cœur du Plateau de Millevaches, qui a donc concentré la majorité des données. Une commune en particulier a recensé 27 indices, dont 16 constats de dommages (13 ayant eu lieu sur un seul élevage, pour 50 ovins impactés).

Mesures de protection des troupeaux en 2022

En Limousin, ce sont au total 57 dossiers de demande de financement pour des protections qui ont pu bénéficier du soutien de l’État. Ainsi, les aides publiques s’élèvent en 2022 à 234 000€, et les investissements finaux des éleveurs à 70 000€. Il est à noter que les exploitants font une avance des dépenses, avant d’être remboursés par les services de l’État lorsque les protections sont effectives.

Autorisations de tir au 10/08/2023

Aujourd’hui, 6 autorisations de tir de défense simple (TDS) et 1 autorisation de tir de défense renforcée (TDR) sont en cours en Corrèze. La brigade loup de l’OFB s’est déplacée 2 fois, sur les deux communes les plus impactées. La plupart des opérations sont désormais réalisées par les louvetiers, les éleveurs ne disposant pas tous du permis de chasser.
Aucune autorisation n’est active en Creuse et Haute-Vienne.