Eleveurs : infos pratiques

Effarouchement et mesures de protection

Effarouchement

L’effarouchement visuel, sonore ou olfactif ainsi que le tir non létal (hors cœurs de Parcs nationaux, avec des munitions à blanc) sont autorisés à proximité des troupeaux pâturant, pour prévenir une tentative de prédation par un loup. Ceci ne nécessite aucune déclaration préalable.

Des systèmes émetteurs de lumière et/ou sons, plus ou moins complexes, permettent d’éloigner les animaux des pâtures. Les rubalises disposées sur les clôtures modifient la perception que les animaux ont de la hauteur de l’obstacle. L’efficacité des effaroucheurs varie en fonction de l’environnement, de l’espèce et, pour les loups, de leur nombre ainsi que de leur caractère et de leur expérience. La combinaison de plusieurs systèmes augmente l’efficacité et le temps d’habituation des animaux.

Le tir non létal est réalisé :
• avec des munitions en caoutchouc ou à grenaille métallique (balles ou chevrotine) du n°8 et au-delà ou d’un diamètre inférieur ou égal à 2,5 mm ;
• par les éleveurs ou personnes mandatées par eux, munies d’un permis de chasser valide, ou par les lieutenants de louveterie.

La présence humaine constitue également un effarouchement. Ainsi, si un humain est clairement visible, reniflable ou audible près d’un troupeau, le loup préfèrera patienter ou aller ailleurs. Une maison à proximité d’un élevage n’est pas suffisante : le loup n’associe pas les bâtiments à la présence humaine. Ceci explique que des troupeaux situés près d’habitations aient été prédatés la nuit.

Mesures de protection

Des mesures de protection durables peuvent être mises en place :
gardiennage (surveillance) : par l’éleveur ou un berger salarié ;
clôtures électrifiées fixes ou mobiles ;
• chiens de protection des troupeaux et accompagnement technique à leur acquisition et dressage ;
analyse de vulnérabilité : définir les points de vulnérabilité de l’élevage pour identifier les mesures de protection et/ou modifications de conduite adaptées.
NB : il est possible que les dispositifs de protection ne soient pas immédiatement efficaces. Un temps est en effet nécessaire aux éleveurs pour s’adapter à la mise en œuvre de ces mesures et les inclure au mieux dans leurs pratiques.

Une étude conjointe financée par les Ministères de l’environnement et de l’agriculture (http://www.auvergne-rhone-alpes.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/Evaluation_moyens_protection_2008-14.pdf) a reconnu l’efficacité des mesures de protection :
• la prédation sur les troupeaux protégés est moindre que sur les troupeaux non protégés ;
• l’efficacité augmente lorsque les moyens de protection sont combinés les uns aux autres ;
• sur les fronts de colonisation, la protection limite la fréquence des attaques et le nombre de victimes par attaque ;
• dans les zones historiques, cette limitation varie selon l’environnement et la pression de prédation, ce qui nécessite une analyse plus poussée du contexte et une adaptation des mesures en conséquence.

En outre, si des épisodes de prédation surviennent de manière rapprochée sur un élevage ou une commune en cercle 3 ou hors cercle, les DDT disposent de protections d’urgence (filets électriques, effaroucheurs) qui peuvent être prêtés temporairement aux éleveurs concernés.
En cas de prédation sur le territoire du Parc, l’éleveur devra contacter la DDT pour bénéficier des crédits d’urgence octroyés à la Région et financer l’acquisition d’effaroucheurs sonores ou visuels ou de filets électriques.

Financement des dispositifs de protection

Les dispositifs temporaires sont financés via des crédits d’urgence accordés par l’Etat aux DDT. Les mesures durables peuvent être soutenues financièrement totalement ou partiellement par l’Etat et l’Union Européenne (UE), selon le classement en cercles de la commune où se trouve l’élevage concerné (https://draaf.nouvelle-aquitaine.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/arrete_opeder_28112019_cle0f691f.pdf
).

Un éleveur souhaitant mettre en place de tels dispositifs pourra contacter la DDT afin de déposer un dossier de demande. Une notice lui sera fournie pour lui expliquer cette démarche (https://les-aides.nouvelle-aquitaine.fr/sites/default/files/2019-07/Predation_2019_notice_demande_subvention_V1.0.pdf). Peuvent être pris en compte dans ces aides :
• le salaire d’un berger en cas de gardiennage par un salarié (cercles 0 et 1) ;
• un forfait journalier en cas de gardiennage par l’éleveur ou un prestataire de service (membre du groupement pastoral) :
80% de 28,30€ (soit 22,64€) par jour de pâturage (cercles 0 et 1) ;
• l’achat des chiens de protection, leur stérilisation, un éventuel test de comportement (dépenses ponctuelles) et leur entretien (dépense annuelle) : prix maximum éligibles : 375€ pour l’achat d’un chien, 250€ pour sa stérilisation, 815€ pour son entretien, 500€ pour un test de comportement (tous les cercles) ;
• l’achat de filets électriques (cercles 0 à 2) ;
• l’électrification des clôtures fixes, incluant l’électrificateur, la pose voire les travaux de raccordement électrique (cercles 0 à 2).
Le PNR Millevaches a mis en place un outil d’évaluation des droits au financement de mesures de protection. Les éleveurs peuvent y répondre à quelques questions relatives à leur élevage et ensuite obtenir la liste et le plafond des mesures pour lesquels ils pourront être accompagnés, ainsi qu’un descriptif des mesures, de leur mise en place et des éléments nécessaires pour réaliser la demande de subvention. (voir le guide)

Plafonds de dépense

Le financement des mesures de protection face à la prédation (80 à 100% selon les mesures et communes) est soumis à un plafond de dépense, dont le montant est fixé en fonction du mode de conduite des animaux (en parcs, en gardiennage ou mixte entre ces deux modes), du nombre d’animaux dans le troupeau/lot considéré, de la durée de pâturage et du cercle de la commune où s’effectue le pâturage (https://draaf.nouvelle-aquitaine.agriculture.gouv.fr/IMG/pdf/arrete_opeder_28112019_cle0f691f.pdf).

Classement en Limousin

Les DDT du Limousin ont adopté en 2022 le classement des communes face au risque de prédation, avec la cartographie suivante :

Les éleveurs des communes en cercle 3 ont donc pu souscrire à un financement pour l’achat, le dressage et l’entretien des chiens de protection des troupeaux. En cercles 2, ils ont pu en plus demander une subvention pour l’électrification de leurs parcs ou l’achat de filets électrifiés.

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