LIFE Wild Bees

En savoir + sur les Abeilles

Qu’est-ce qu’une abeille ?

Les abeilles sont des insectes de l’ordre des Hyménoptères, comme les fourmis et les guêpes. Parmi les nombreux Hyménoptères Apocrites (i.e. ayant une « taille de guêpe ») Aculéates (i.e. dont les femelles sont pourvues d’un dard), les abeilles se différencient par leur régime alimentaire à base de pollen au stade larvaire.

A l’heure actuelle, on compte un peu moins de 1 000 espèces d’abeilles en France. Parmi toutes ces espèces, la plus connue est l’Abeille Domestique (Apis mellifera) que les apiculteurs élèvent dans des ruches pour son miel. Par opposition à cette espèce, toutes les autres sont désignées sous le terme « abeilles sauvages ». En France, on trouve six familles différentes d’abeilles : les Andrenidae, les Apidae, les Colletidae, les Halictidae, les Megachilidae et les Melittidae.

© Catherine Reymonet {JPEG}
Andrena cineraria – Andrène cinéraire © Catherine Reymonet
A lui seul, le genre Andrena compte plus de 170 espèces en France.

Les abeilles ont des apparences très différentes.

La taille des individus est très variable d’une espèce à une autre. En France les plus grandes espèces mesurent environ 3 cm et les plus petites à peine 3 mm. Certaines espèces sont abondamment poilues tandis que d’autres sont presque entièrement glabres (i.e. dépourvues de poils). Des espèces sont particulièrement trapues alors que certaines sont beaucoup plus fines. Toutes ces caractéristiques morphologiques ont des implications écologiques. Par exemple, les espèces les plus poilues résistent mieux aux températures basses, et les abeilles les plus larges peuvent voler sur les plus grandes distances.

Bombus lapidarius – Bourdon des pierres © C.Reymonet
Leur épais manteau de poils leur permet de vivre dans des endroits frais. D’ailleurs, c’est à la montagne que l’on observe le plus d’espèces de bourdons.


Une autre caractéristique physique ayant de grandes implications dans la vie des abeilles est la longueur de leur langue (qui ne dépend pas uniquement de la taille de l’abeille). La taille de cette langue conditionne grandement les fleurs qu’une espèce peut butiner pour en récolter le nectar et donc s’alimenter. Les abeilles avec une longue langue peuvent ainsi butiner des fleurs avec une corolle profonde (comme la sauge ou le chèvrefeuille), tandis que les autres espèces doivent se rabattre sur des fleurs plus ouvertes (comme les marguerites ou les pissenlits).
Halictus rubicundus – Halicte pattes-rouges © Catherine Reymonet
On aperçoit la langue de cette Halicte en train de boire du nectar.



Mais le nectar n’est pas la seule ressource alimentaire que les abeilles récoltent sur les fleurs. Les femelles cherchent également du pollen pour nourrir leur descendance. Pour récolter et transporter ce pollen, une fois encore, toutes les abeilles ne sont pas pourvues des mêmes outils. Beaucoup possèdent des brosses de poils (qui peuvent être situées à différents endroits du corps). Mais d’autres sont équipées de « corbeilles » : une sorte de plateau situé sur les pattes postérieures, légèrement concave et bordé de longs poils, et qui permet de transporter des boules de pollen humidifiées à l’aide de nectar.

Megachile willughbiella – Mégachile des jardins © Catherine Reymonet
Cette Mégachile dispose d’une brosse de poils sous l’abdomen, orange à la base et noire à l’arrière.


Les abeilles ont également des modes de vie très diversifiés.

On observe par exemple différents degrés de socialité chez les abeilles. Beaucoup d’espèces sont solitaires. Ainsi, les femelles réalisent et alimentent seules un nid pour leur descendance. Chez certaines de ces espèces solitaires, les femelles peuvent se rassembler et nidifier les unes à côté des autres dans ce que l’on nomme des « bourgades ». Chez d’autres espèces encore, plusieurs femelles peuvent partager un même nid voire exercer une répartition des tâches. Enfin, chez les bourdons qui vivent en colonie on trouve une caste d’ouvrières stériles qui assure l’alimentation et l’entretien du nid.

Tous les nids d’abeilles ne se ressemblent pas. Si la plupart des espèces sont terricoles (i.e. nichent dans le sol), d’autres sont caulicoles (i.e. nichent dans des tiges creuses), d’autres rubicoles (i.e. nichent dans des tiges de ronces ou d’autres tiges à moelle), d’autres hélicicoles (i.e. nichent dans des coquilles d’escargots) et d’autres « charpentières » ou xylicoles (i.e. nichent dans le bois). Pour confectionner leur nid, et notamment les cellules qui serviront au développement de leur descendance, certaines espèces utilisent des matériaux. Ces matériaux peuvent être de la boue, des petits cailloux, des morceaux de feuille ou de pétales découpés par les abeilles elles-mêmes, de la résine ou encore des poils végétaux.
Colletes fodiens – Collète fouisseur © Catherine Reymonet

Les nids des abeilles sont alimentés par les femelles. Elles constituent des réserves de nourriture à base de pollen et de nectar, qui serviront à alimenter leurs larves. Pour récolter ce pollen, toutes les espèces n’utilisent pas les mêmes plantes et ne sont pas aussi exigeantes. Ainsi, certaines espèces s’accommodent du pollen de nombreuses espèces de plantes différentes. On parle d’abeilles « polylectiques ». D’autres abeilles n’utilisent le pollen que de quelques espèces de plantes différentes. Il s’agit d’abeilles « oligolectiques ». Enfin, certaines espèces d’abeilles ne récoltent le pollen que d’une seule espèce végétale. Les rares abeilles faisant preuve d’une si grande spécialisation sont dites « monolectiques ».
Panurgus sp – Panurge © C.Reymonet. Ces deux femelles rentrent dans leur nid souterrain les pattes chargées de pollen.

Cependant, certaines espèces ne confectionnent pas de nid et ne récoltent pas de nourriture pour leur descendance. Il s’agit d’espèces « cleptoparasites ». Ces espèces utilisent les nids d’autres abeilles pour se reproduire. Elles s’introduisent dans le nid d’une autre femelle et pondent à sa place. Ces abeilles cleptoparasites sont souvent associées à une espèce hôte en particulier, ou à quelques espèces différentes tout au plus.

Sphecodes albilabris – Grand Sphécode © Catherine Reymonet
Cette espèce cleptoparasite n’est pas dotée d’organes pour récolter du pollen. Pour autant, elle n’est pas totalement dépourvue de poils et transporte donc tout de même du pollen lorsqu’elle se rend sur les fleurs à la recherche de nectar.

La dépendance de certaines abeilles à des plantes ou à d’autres espèces d’abeilles nécessite une certaine synchronisation temporelle. Chaque espèce d’abeille réalise donc son cycle de vie selon un calendrier qui lui est propre. Ainsi, les espèces les plus précoces sortent dès fin mars sur le territoire du Parc et les plus tardives sont actives jusqu’à début octobre. Sur cette période allant du printemps au début de l’automne, quelques espèces sont actives pendant plusieurs mois mais la plupart ne sont observables que durant quelques semaines.

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