Un territoire de sources et de zones humides

Le territoire du PNR est situé en zones de sources, aussi appelées têtes de bassin versant, et est particulièrement concerné par la présence de nombreux cours d’eau et zones humides. Ces milieux singuliers font du PNR un territoire d’exception. Cette omniprésence de l’eau sur le territoire a largement participé au classement en Parc naturel régional.

Le Chavanon © J. Damase

Quelques chiffres clés

  • Deux bassins hydrographiques (Loire-Bretagne et Adour-Garonne)
  • 6 750 km de cours d’eau (2,15 km de cours d’eau par km²)
  • 80 % des rivières du Limousin démarre sur le territoire du PNR
  • 15 à 20 % de zones humides
  • Entre 800 et 1600 mm de pluie par an

Nos cours d’eau

À cheval sur deux bassins hydrographiques, le PNR est un territoire où de nombreux cours d’eau prennent leur source. En effet, 80 % des rivières du Limousin démarrent sur le territoire du PNR. Ainsi, le territoire a une responsabilité envers l’aval concernant la qualité et la régularité du débit de l’eau.
Les principaux cours d’eau sont :

  • Sur le bassin Loire-Bretagne (vers la Loire) : la Vienne, la Creuse, la Maulde, le Taurion, la Combade ;
  • Sur le bassin Adour Garonne (vers la Dordogne) : la Vézère, la Corrèze, la Luzège, la Triouzoune, la Diège, Le Chavanon.

La densité de cours d’eau est très importante (2,15 km de cours d’eau par km²), ce qui fait du Parc un territoire singulier. En effet, ce sont des secteurs à enjeux, sources de nombreux services écosystémiques à respecter, protéger ou restaurer. L’important maillage des cours d’eau représente :

  • Un potentiel de biodiversité important par les espèces inféodées aux petits cours d’eau cristallins, par le rôle joué pour les espèces migratrices comme la Truite fario, par la présence d’espèces liées aux annexes hydrauliques.
  • Un rôle majeur dans la régulation des régimes hydrologiques subis en aval (effet tampon des zones humides et forme et rugosité des ruisselets) ;
  • Une capacité d’autoépuration importante. Ils jouent notamment un rôle déterminant dans la qualité physico-chimique de l’aval.

L’ensemble du territoire du Parc est concerné par les enjeux de préservation, mais surtout de restauration des milieux aquatiques, imposés par la Directive Cadre sur l’Eau (directive européenne) et déclinés dans les schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) Adour-Garonne et Loire-Bretagne.

Quelques espèces associées

Loutre d’Europe Cette espèce est présente sur l’ensemble du réseau hydrographique du territoire du Parc, dont elle est l’emblème.

Loutre d’Europe © Guillaume Rodier

Chabot Ce petit poisson est un mauvais nageur (absence de vessie natatoire) il est donc souvent présent sur le fond des cours d’eau frais et turbulent.

Chabot © Guillaume Rodier

Truite fario Elle est l’espèce piscicole phare du territoire qui abrite les zones de plus forte densité du Limousin.

Truite Fario © Guillaume Rodier

Cincle plongeur Ce merle d’eau est le seul passereau parfaitement adapté à la vie aquatique. Ces os pleins lui permettent de marcher au fond des eaux rapides et fraîches.

Cincle plongeur © Guillaume Rodier

Moule perlière Cette espèce bio-indicatrice, et dont le cycle de vie est fortement lié à la Truite fario, est en déclin sur le territoire.

Moule perlière © PNRML

Ecrevisse à pieds blancs  Il s’agit de la seule espèce d’écrevisse autochtone du territoire sur lequel elle est très peu présente voire quasi disparue.

Ecrevisse à pattes blanches @Fedepeche33

 

Nos zones humides

D’après les études cartographiques et inventaires de terrain, les zones humides occupent aujourd’hui environ 2,5 % de la superficie de la métropole et 20 % du Parc, soit 8 fois plus. Ces zones humides constituent un véritable patrimoine local par leur richesse écologique et les services économiques et sociaux rendus. Parmi ces milieux, les tourbières constituent les petits joyaux du Parc (occupant 3,4 % du Parc contre 0,2 % sur le reste de la France métropolitaine).
Leur étude a mis en lumière les nombreux services que ces zones rendent à l’humanité : réservoirs de biodiversité, épuration de l’eau, lutte contre les sécheresses et inondations, puits de carbone, etc. À titre d’exemple, les tourbières ne représentent que 3 % de la surface de la terre et stocke plus du double de carbone que toutes les forêts réunies (source : CNRS) ! Les périodes de sécheresse à répétition ont montré à quel point les zones humides constituent une composante paysagère, sociale, économique et écologique essentielle. Il est aujourd’hui indispensable d’intégrer ces solutions dites fondées sur la nature pour permettre l’atténuation et l’adaptation au changement climatique.
La présence importante de zones humides augmente la part de l’enjeu de protection de la nature liée à la préservation des ressources en eau.

Quelques espèces associées

Linaigrettes Cette plante vivace caractérise les tourbières à sphaignes et les landes tourbeuses. Localisée surtout sur la partie Ouest du territoire au-dessus de 600 m depuis le lac de Vassivière, jusqu’au Sud des Monédières. Deux espèces sont présentes sur le territoire : la linaigrette engainée et la linaigrette à feuilles étroites.

La Linaigrette à feuilles étroites © C. Linet

Oiseaux Les espèces comme le Vanneau huppé ou la Bécassine des Marais apprécient les zones humides. D’autres variétés d’oiseaux intéressantes nichent aussi dans ces milieux telles que le Pipit farlouse que l’on peut rencontrer toute l’année sur la tourbière.

Pipit farlouse © R. Petit

Odonates La richesse du territoire en cours d’eau et zones humides en fait un lieu propice à la présence de libellules. On y rencontre 61 espèces des 69 connues en Limousin. Les espèces les plus spécifiques au Plateau de Millevaches sont : l’Aeschne des joncs, l’Agrion hasté, l’Agrion de Mercure, la Cordulie arctique, la Cordulie à corps fin, le Sympetrum noir, le Sympetrum jaune d’or

Agrion © M. Formisyn

Les droséras Cette petite plante carnivore est inféodée aux tourbières. Elle est donc relativement présente sur le territoire en particulier au niveau de l’arc tourbeux. Elle pousse le plus souvent sur un tapis de sphaignes. Deux espèces sont présentes sur le territoire : la droséra à feuilles rondes et la plus rare droséra intermédiaire.

Drosera à feuilles rondes © C. Vialle


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