Programme d’expérimentation et d’innovation sur les pratiques de production de myrtille sauvage
La myrtille sauvage appartient au cortège de la flore observable sur le territoire du Parc au même titre que la callune, la bruyère cendrée, la molinie, la fétuque rouge, le hêtre ou le pin sylvestre.
Un fruit emblématique aujourd’hui en déclin sur le territoire
Fruit emblématique de la montagne limousine où sa cueillette a rythmé les étés pendant plusieurs décennies, la myrtille recouvre principalement des landes secondaires d’origine anthropique. Or, depuis la fin des années 1970, ces espaces ont tendance à se refermer en raison du recul des activités pastorales.
Conséquence directe de ce déclin des landes à myrtille, la capacité de production, autrefois importante, se trouve aujourd’hui fortement réduite sur le territoire. Néanmoins, des témoignages d’habitants et d’agriculteurs montrent le fort attachement de la population à ce produit tant pour ses valeurs gustatives que pour son potentiel économique.
Un programme visant à réimplanter la myrtille sur la montagne limousine
Partant de ce constat, l’idée de redynamiser cette filière est à l’origine d’une initiative portée par des agriculteurs, des cueilleurs et des habitants du territoire. Avec l’appui du Parc et de la Fédération des CIVAM en Limousin, plusieurs actions (rencontres, recensement des sites de production, expérimentations...) ont ainsi été organisées ces dernières années.
À partir de 2016, le programme d’expérimentation et d’innovation sur les pratiques de production de myrtille sauvage est venu concrétiser cette dynamique. Dans ce cadre, un chantier de rénovation a été lancé sur une parcelle de lande à myrtille vieillissante située sur la Ferme de la Monédière à Chaumeil. Ainsi, plusieurs itinéraires techniques sont actuellement testés sur ce site : girobroyage ou brûlage avec ou sans pâturage. En plus de son accompagnement technique à la mise en œuvre des protocoles expérimentaux, la FRCIVAM en Limousin effectue chaque année des relevés qui devront fournir des informations sur les pratiques les plus efficaces pour régénérer les landes à myrtille.
L’enjeu et la difficulté de ce chantier sont de stabiliser un milieu en constante évolution qui, en l’absence d’intervention humaine ou animale, aurait tendance à laisser la place à un nouveau cortège floristique où le myrtillier ne serait quant à lui plus présent. Pour favoriser son emprise, il apparaît donc nécessaire de limiter la concurrence entre la myrtille et les autres plantes présentes sur les landes, en particulier la callune, la bruyère et différentes plantes herbacées.
Des premiers résultats encourageants
Les relevés effectués au cours des deux dernières années font état de premiers résultats encourageants, en particulier sur la zone broyée puis pâturée. Sur cet espace, une augmentation significative de l’emprise de la myrtille, au détriment de la callune qui, elle, a quasiment disparu, est effectivement observée. Toutefois, le Parc et la FRCIVAM ne disposant pas encore d’un recul suffisant, il est à ce jour impossible de se prononcer en faveur d’une méthode plutôt qu’une autre.
Le programme étant amené à se prolonger jusqu’en 2020, les deux années à venir présentent un intérêt majeur pour les acteurs concernés puisqu’elles devront permettre de confirmer l’efficacité des itinéraires techniques tout en y apportant d’éventuelles améliorations.
Pour plus d’informations sur le « Programme d’expérimentation et d’innovation sur les pratiques de production de myrtille sauvage », vous pouvez télécharger notre brochure sur la myrtille sauvage ou contacter le chargé de mission du Parc :
Ce programme, financé par la Région Nouvelle-Aquitaine, est mis en œuvre avec la Fédération des CIVAM en Limousin.