L’élevage et les espaces pâturés

Ces « hautes terres » sont principalement pâturées par les troupeaux bovins de race Limousine. Il n’en fut pas toujours ainsi, avant les années 50 les petits troupeaux de brebis limousines étaient largement dominants. La grande qualité de la viande, vitrine gastronomique du territoire, est notamment reconnue à travers les Labels Rouges « Bœuf Limousin » ou « Veau fermier du Limousin élevé sous la mère ». Aux productions prépondérantes de viandes bovines et ovines, s’ajoutent une dynamique d’autres activités souvent innovantes participant à la diversification de l’offre alimentaire et des pratiques.

Parallèlement, dans un contexte où l’élevage bovin est jusque-là essentiellement tourné vers la vente de jeunes veaux mâles sevrés appelés broutards, l’engraissement et la finition sur le territoire se développent. Les approches sont variées, certains éleveurs se tournent par exemple vers des animaux de race Highland cattle très adaptée au pâturage et à l’entretien des landes et tourbières et dont la viande à finition lente est très appréciée.

Le territoire comporte quelques exploitations de petits fruits, souvent en diversification d’un atelier d’élevage, dont deux fermes pratiquant la cueillette de myrtilles sauvages sur les landes.

On note également l’existence d’une petite zone d’arboriculture de pommes à cidre, éclatée en quelques vergers de 1 à 4 ha de diversification chez des éleveurs bovins, situées autour de Chamberet. Ce verger, recréé de toute pièce à l’initiative de la commune en 2001 pour sauvegarder une production emblématique à l’abandon, est en pleine production et en extension, alimentant l’activité « cidres et jus » de l’entreprise adaptée de Chamberet, pour une production artisanale de quelque 30 000 bouteilles qui bénéficient de la marque Parc depuis 2014.

Alors que le sarrasin a constitué, pendant des siècles avec le seigle, la base du régime alimentaire des Limousins, sa culture a été progressivement abandonnée après la Seconde Guerre mondiale. En effet, avec la diversification de l’alimentation, les débouchés de la farine de blé noir se sont progressivement amoindris et cette culture peu productive a été délaissée au profit de systèmes de productions plus intensifs. La culture du sarrasin est aujourd’hui de retour sur la Montagne Limousine. En effet, c’est une culture adaptée aux terres pauvres et acides, qui possède des propriétés agronomiques intéressantes : excellent engrais vert en inter-culture, caractère nettoyant (surtout sur des friches), faible consommation d’azote (donc intéressante avant une céréale). C’est une plante mellifère, qui fleurit tardivement, ce qui en fait un met de choix pour les abeilles et autres pollinisateurs. Outre les atouts agronomiques et nutritifs du sarrasin, sa culture et transformation représentent une diversification économiquement intéressante pour les exploitations agricoles qui le cultivent sur le Parc essentiellement en agriculture biologique (71 % des surfaces en 2020).